Les Européens ont commencé à activer les différents mécanismes d'aide aux régions touchées par le tremblement de terre en Turquie. En Syrie, des voix s'élèvent pour ne pas être les laissés-pour-compte de l'aide internationale. L'Union européenne (UE) a promis que les Syriens ne seront pas oubliés.
A la demande du gouvernement turc de lundi, le gouvernement syrien a, lui aussi, poursuivi ce mercredi l'activation en sa faveur du mécanisme de protection civile de l'Union européenne. L'UE n'avait jusqu'ici d'autre possibilité d'œuvrer en Syrie en faveur des victimes qu'à travers son agence humanitaire Echo et les ONG qu'elle soutient. Ces ONG seront désormais ses partenaires avec priorité pour le soutien aux installations médicales, la fourniture de matériel sanitaire, d'abris et de nourriture, ainsi que la réparation des infrastructures endommagées.
Surtout, l'activation du mécanisme européen de protection civile permet à l'UE d'annoncer un "déboursement initial" de 3,5 millions d'euros pour toutes ces priorités ainsi que pour l'assainissement des eaux et pour le soutien aux opérations de recherche et de secours.
Les finances européennes sont les bienvenues car l'eau potable et les médicaments sont rares. « Il existe un risque de contamination de l'eau particulièrement inquiétant pour le choléra, explique Margaret Harris, porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à RFI. Le choléra était déjà présent dans la région. Et maintenant que les infrastructures comme les conduites d'eau sont détruites, il va être difficile pour la population d'accéder à l'eau potable. Il y a donc un risque d'épidémie. »
L'Union Européenne avait promis que la Syrie ne serait pas oubliée, mais il lui fallait ce feu vert syrien pour agir directement, même si elle compte avancer avec prudence et s'assurer que l'aide «va aux personnes qui en ont besoin et ne sera pas détournée », souligne le commissaire européen à l'aide humanitaire Janez Lenarcic. De son côté, l'Allemagne abonde et prévient qu'elle aide les Syriens, mais pas le régime de Bachar el-Assad, alors que l'UE annonce l'organisateur pour mars une conférence des donateurs.
Les Kurdes d'Afrin en détresse
Au nord de la Syrie, certaines populations sont restées dans leurs trois situations compliquées avant le tremblement de terre et s'enfoncent dans un dénuement total. L'Institut Kurde à Paris tente de soutenir les familles kurdes chassées d'Afrin dans le nord de la Syrie par la Turquie. « Les déplacés sont entre Alep et Afrin dans les zones tampons ou dans les no man's land, souvent à la campagne, grâce au président de l'Institut kurde de Paris, Kendal Nezan. La frontière avec la Turquie est fermée, et de toute façon la Turquie n'autorisait déjà pas l'aide humanitaire vis-à-vis des populations déplacées d'Afrin. Donc la, c'est vraiment plusieurs malheurs qui arrivent en même temps : les rigueurs de l'hiver, l'extrême pauvreté, l'extrême dénuement plus le tremblement de terre. Ils avaient au moins parfois un toit, et même ce toit-là a disparu. Il n'y a personne pour aller chercher dans les décombres, ils cherchent à la main, et c'est terrible. »